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mis à jour le 9 novembre, 2008 |
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La vallée supérieure de la Seille -entre Dieuze et Salonnes- traverse une particularité rare en France : une zone géologique salifère de faible profondeur (entre 47m à Marsal et 80 m à Lezey) qui voit naître des sources salées.
De cette particularité située dans le Saulnois, une autre en découle, la plus connue dans le monde du tourisme : la présence de prés salés et de mares salées continentaux avec son lot de plantes halophiles que l'on retrouve normalement à la périphérie des marais salants du bord de mer.
Certains ruisseaux ou fossés de drainage possèdent aussi la plante phare des mares salées : la salicorne.
Les anciens la récoltaient pour la déguster à la façon des cornichons. Aujourd'hui encore, ils sont une poignée à le faire dans les zones non protégées.
Partons déjà à la découverte de cette flore spécifique unique dans ce contexte (continental) en France et ensuite voyons ce que le milieu humide de la vallée nous offre comme richesse.
Les différentes plantes halophiles présentes dans le Saulnois
Toutes ces plantes se trouvent dans différents biotopes des bords de Seille : source salée, fossé, prairie salée basse, prairie salée continentale de niveau moyen, prairie salée continentale haute. Elle se trouvent souvent en association de deux, voire plusieurs espèces et quelques fois sont concurancées par des espèces communes et non halophiles.
Pour accéder à la fiche technique de la plante, cliquez sur le nom
Les plantes halophiles strictes
l'Arroche hastée - ou couchée (Atriplex prostrata)
l'Aster maritime (Aster tripolium)
l'Atropis distant (Puccinellia distans)
la Buplèvre grêle -ou menu (Bupleurum tenuissinum) espèce remarquable et menacée, protégée en Lorraine.
le Céraistre aberrant -ou douteux (Cerastium dubium)
la Guimauve officinale (Althaea officinalis)
le Jonc des chaisiers glauque (Scirpus tabernaemontani)
le Jonc de Gérard (Juncus gerardii)
la Renoncule de Baudot (Ranunculus baudotii) espèce remarquable et menacée, protégée en Lorraine
la Renoncule sardonie (Ranunculus sardous)
la Ruppie maritime (Ruppia maritima) espèce remarquable et menacée, protégée en Lorraine
La salicorne (Salicornia ramosissima) et l'unique Salicorne de Vic (Salicornia emerici subsp. Vicensis) espèce remarquable et menacée, protégée en Lorraine
le Scirpe maritime (Scirpus maritimus)
la Spergulaire maritime (Spergularia marina)
le Troscart des marais (Triglochin palustre)
le Troscart maritime(Triglochin maritama)
le Vulpin bulbeux (Alopercurus bulbosus)
Les plantes halophiles tolérantes
La Fétuque élevée (Festuco)?
le Carex distant (Caricetum distantis) ?
Le Lotier à feuilles ténues (Lotus tenuis) ?
la Laîche cuivrée (Carex otrubae) ?
le Chiendent rampant (Elymus repens) ?
la Centaurée jacée (Centaurea jacea) ?
le Trèfle rampant (Trifolium repens) ?
J'en ai certainement oublié quelques espèces mais je compte sur le lecteur averti pour m'en informer Le Webmaster
Mais cette richesse floristique est fortement menacée par
le surpiétinement des animaux (bovins) voire des promeneurs
le remblaiement des zones humides
la modification des apports qualitatifs et quantitatifs en eau : les drainages, les curages
une gestion intensive agricole avec des apports d'engrais (fertilisation azotée élevée)
le broutage des bovins et l'apport de matières organiques (menace guère mesurable)
la fauche précoce
le retournement des prairies pour une mise en culture
la déprise agricole qui conduit à la colonisation par les roseaux, la phragmite
...
On doit se rappeler que ces menaces sont bien réelles : "Il convient de rappeler le contexte de dégradation général des habitats halophiles dans la vallée de la Seille avec un tiers de ces habitats qui ont disparu entre 1967 et 2000." - document d'objectifs Natura 2000 de mai 2003-
L'Europe au secours de ce patrimoine naturel inestimable
En mai 1992, l'Europe a adopté la "directive Habitats" qui a pour objectif la conservation des habitats naturels ainsi que de la flore et de la faune sauvages. Cette directive prévoit la création d'un réseau de sites naturels remarquables appelé "Natura 2000".
Aujourd'hui, Natura 2000 préconise une série d'actions basée sur :
- la surveillance des sites sensibles : maintien de l'alimentation du milieu en eau salée (proscrire les drainages, entretenir la surverse des captages existants), encadrement des circuits touristiques
- la gestion agricole adaptée : fauche retardée, apport d'engrais organique ou minéraux strictement encadré voire proscrit, pâturage extensif au printemps et à la fin de l'été jusqu'au début de l'automne (et interdit en hiver), pose de clôtures ...
Les mesures Natura 2000 pour la conservation des habitats prairiaux portent sur 4 pratiques agricoles :
La fertilisation : limitée à 30 unités d'azote par hectare et par an, mais dans certains cas (flore halophile) tout apport est déconseillé.
La fauche : en général pas avant le 15 juin et en particulier pour la préservation d'une flore typique et remarquable après le 30 juin.Ces fauches tardives favorisent aussi la présence de l'aivifaune prairiale (râle des genêts, tarier des prés et courlis cendré qui nichent au sol).
Le pâturage : extensif sur toutes les prairies (inférieur à 1,4 UGB/ha) et faible sur le regain (moins de 1 UGB/ha). De plus, il faut éviter le pâturage lors des périodes les plus humides en raison du défoncement du sol.
Le drainage : fortement déconseillé car il modifie radicalement le fonctionnement hydraulique. Les prairies halophiles sont en effet tout particulièrement sensibles aux variations du niveau hydrique.
En période estival, la Seille est en étiage et des zone blanchâtres apparaissent : des traces de sel. Ce type de sol est appelé "sol salin blanc" ou "Solontchak" (identifié par FLEURENTIN 1976). Il posséde une structure grumeleuse du fait de la saturation du complexe argilo-humique et ont un PH de 8.
Remarquons par ailleurs à quelques centimètres du bord de l'eau des restes de piquets profondément enterrés. C'est l'érosion des berges qui les a mis en évidence. D'anciens piquets de pâture ?
l'automne est une saison qui évoque nostalgie, voire tristesse. Il n'en est rien. Quand on braque l'objectif on peut admirer des paysages magnifiques, tout en nuances de couleurs.
