Sous
le règne de Louis XV sont installés deux bâtiments de graduation:
sur des piles de maçonnerie se dressaient de vastes charpentes simplement
recouvertes d'un toit. Ces charpentes étaient bourrées d'une masse
de fagots d'épines. A l'aide de pompes, mues par de grandes roues actionnées
par l'eau d'un canal ou par un manège de chevaux, l'eau salée
était amenée en haut du bâtiment (plus de 13 mètres)
dans des canaux garnis de robinets. L'eau sortant des robinets tombait dans
des augets crénelés, ce qui permettait de répartir cette
eau; sur toute la surface de l'empilement des fagots, l'eau descendait lentement
et s'éparpillait à travers ces tas d'épines où l'air
et les vents l'évaporaient. Un grand bassin au bas du bâtiment
recueillait l'eau résiduelle très concentrée en sel (par
exemple, à Rosière, des 3°de salure on est passé à
9°-11° avec cette technique). On recommençait l'opération
en remontant cette eau jusqu'à ce que sa saturation soit devenue suffisante,
de l'ordre de 18° de salure. On l'acheminait alors dans les poêles
pour obtenir la cristallisation du sel.
Un bâtiment de graduation a été installé en 1739 à Rosière et en 1740 à Dieuze.